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La croix devint une épée

Pour l'intercesseur, une familiarité avec l'histoire est un ingrédient essentiel des ressources nécessitées pour être efficace. Voici quelques citations qui soulignent l'importance de la recherche historique et de l'application.

 

Baal Shem Tov: «L'oubli conduit à l'exil alors que le souvenir est le secret de la rédemption.» (Yvan Rheault: Dans la même ligne de pensée qu'au temps de Jésus: «Faites ceci en mémoire de moi», Souviens-toi de ton Créateur».)

 

Frederick Santayana: «Ceux qui ne se rappellent pas du passé sont condamnés à le revivre.»

 

Kjell Sjoberg: «Les intercesseurs priant pour leur ville ou leur nation ont appris à faire de la recherche historique afin de trouver les choses qui ont attristées le Saint-Esprit dans le passé.» ce fut sous le pontificat de Grégoire VII que se développa graduellement une théologie pour sanctionner la violence Chrétienne. De cette situation complexe est émergée les milites christi (soldats du Christ) qui étaient pour jeter une ombre sombre, teintée de sang sur les siècles à venir.

 

L'idée d'un empire Chrétien à l'époque des croisades.

C'est à propos de retracer l'idée à partir du temps de Constantin 280- 337. Constantin fut proclamé César par les troupes impériales à York après la mort de son père en 306. À cette époque la direction de l'empire romain était composée de deux empereurs (Auguste) et deux collègues juniors (César). La religion Chrétienne était proscrite à cette époque. Les Chrétiens avaient souffert d'une grande persécution sous Dioclétien 303-312 mais il semble que cette animosité n'était pas partagé par la majorité de la population. Constantin, quoiqu'il aurait dû être fait Auguste fut fait César et a reçu l'autorité sur la Bretagne et la Gaule. Il était un homme ambitieux et rude, populaire avec ses troupes, il aspirait au contrôle de tout l'Empire.

 

Un point décisif pour l'histoire du Christianisme fut la bataille au pont de Milvian où il a défait l'un de ses rivals, Maxentius. Constantin, réalisant son besoin d'aide divine, a affirmé, suite à une prière au dieu de son père, avoir reçu une vision de la croix. Il a reçu la révélation que par ce signe il allait vaincre. Eusèbe nous rapporte le récit: «Vers midi, il vit de ses propres yeux une croix lumineuse dans les cieux et au-dessus un signe qui y était attaché, «Vainc par ceci» (In hoc signo vinces)... Ensuite dans son sommeil le Christ de Dieu lui est apparu et lui a commandé de faire une image de ce signe qu'il avait vu dans les cieux, et l'employer comme une protection dans toutes les batailles contre ses ennemis.» Constantin a ordonné que soit peint ce signe sur les boucliers de ses troupes. Le succès dans la bataille qui a suivi a donné à Constantin la victoire décisive requise pour prendre le contrôle de Rome et de l'empire d'Occident. En 324 il avait disposé de tous ses rivaux et est devenu le seul Empereur de tout l'Empire, Est et Ouest, qu'il a retenu jusqu'à sa mort en 337. Constantin était devenu chrétien, il a légalisé le Christianisme par l'édit de Milan en 313, mais le niveau de sa foi personnelle était pour le moins incertain. Il a grandement offensé l'opinion publique en Gaule en donnant les rois barbares avec plusieurs milliers de leurs supporteurs aux lions dans l'arène. En 326 il a fait mettre à mort sa femme et son fils un an après avoir joué le rôle de leader au concile de Nicée. Il s'est impliqué vigoureusement dans les affaires de l'Église. Constantin a initié le débat concernant la relation de l'église et de l'état.

 

Charlemagne

Le jour de Noël 800 Charlemagne, fils de Pépin le bref, fut couronné Empereur par le pape sur un vaste empire couvrant la France, presque tout l'Allemagne et l'Italie. Le point important pour cette étude est que Charlemagne avait une nouvelle conception de ce que signifiait être un monarque chrétien, à l'opposé de la dynastie mérovingienne précédente qui regardait tout, les gens inclus, comme de la propriété. Charlemagne considérait qu'il vivait dans un monde qui avait perdu sa culture et sa destinée. Son désir était d'essayer de redresser cette affaire et restaurer le royaume dans sa gloire et sa puissance comme au temps de Rome. Il avait le désir que son empire soit digne de ses prédécesseurs et qu'il plaise à Dieu. Ce désir a eu deux effets:

 

1° Cela a rapproché les liens avec la papauté. 2° Durant la dynastie mérovingienne la papauté a essayé de montrer aux souverains l'importance des responsabilités des rois Chrétiens. Alors que ces appels avaient largement tombé dans l'oreilles des sourds, ceci changea avec Charlemagne qui a vigoureusement poursuivi l'idéal du rétablissement de l'éducation et le réveil de la culture. Dans cette visée, il s'est entouré d'érudits et a essayé de fonder une école à son palais.

 

À la mort de Charlemagne, l'idée d'un empire Chrétien grandit. Son fils Louis le pieux a donné de l'expansion au concept de l'empire Chrétien et de sa domination pieuse au point que l'Église et l'État furent un.

 

Les croisades furent appelées 30 ans après la conquête normande de 1066 de l'Angleterre par le Duc William le bâtard et son fils Robert le diable. Cette conquête n'était pas comme les précédentes par les Saxons ou les Danois, pouvant être comprises comme des immigrations nationales, c'était un invasion aristocratique. Le conquérant a divisé les terres entre ses supporteurs et a formé une nouvelle aristocratie remplaçant le cour Saxonne précédente. Les Normands n'étaient pas des français comme tels mais descendaient des nordiques qui avaient suivi Rollo le Viking et les autres chefs scandinaves en Normandie. Là, ils furent reçus avec réticence par Charles le Simple dans l'espoir de se garder d'envahisseurs potentiels.

La menace d'une invasion Danoise au 11ème siècle en Angleterre a poussé William à assembler une grande force mercenaire, ce qui fit qu'un grand nombre de chevaliers étaient disponibles pour le service quand les croisades furent appelées.

 

Les luttes de pouvoir et les appels aux armes étaient communs dans le royaume fragmenté de France au 11ème siècle. Ceci a créé une classe militaire sur un pied de guerre permanent.

 

L'effet de la littérature

Les barbares de l'Ouest n'avaient pas de traditions écrites qui leur étaient propres. Ils avaient cependant une tradition orale qui était passée de génération en génération. Les bardes Celtes (Irlandais, Écossais et Welshes), Serbes et Islandais étaient des exemples de ce type de transmission littéraire.

 

La prédication dans l'église n'était pas commune jusqu'au 13ème siècle, résultat du concile de Latran. La connaissance spirituelle du commun des mortels venait, par conséquent, par le biais de littérature entendue récitée ou des récits folkloriques. Ces derniers avaient souvent des tons religieux, provenant en général du paganisme.

 

Le monde spirituel des Croisades

La pensée chrétienne était remplie de pratiques occultes. Toutes sortes de superstitions, de résidus de paganisme, de sorcellerie et de folklore local se joignaient à l'imagination populaire. La peur dominait la vie de tous les jours, la peur de barons anarchistes voleurs, de la maladie, de la famine, de la fuerre ou des catastrophes naturelles. En haut de la liste était la vie de la punition après la mort; soit le purgatoire 2Macc.12:42-45 ou l'enfer.

 

La rémission du temps passé au purgatoire était la force compulsive derrière plusieurs manifestations de comportement religieux à cette époque jusqu'à la Réforme.

 

Chaque relique à Halle fut dotée par le pape Léon X d'une rémission de 4000 ans au purgatoire.

 

Après la bataille de Dorylaeum le 1 juillet 1097, des déserteurs turcs ont rapporté que les croisés étaient conduits par deux cavaliers ayant un visage merveilleux et une armure étincelante. On identifia rapidement ces cavaliers comme étant St-George et St-Démétrius. St-George fit une autre apparition miraculeuse au cours de la bataille d'Antioche, accompagné de St-Théodore et St-Démétrius conduisant une armée d'anges, de saints et de croisés décédés qui chevauchaient des chevaux blancs, apportant leur assistance aux croisés dans la bataille.

 

Au temps des croisades, le culte de Marie était devenu fervent. Christ devint perçu comme une figure distante et sévère dans son jugement. Marie de son côté en vint à personnifier les qualités de gentillesse, de grâce miséricordieuse et de pardon. Il devint logique de s'approcher d'elle pour faire une requête en faveur du pécheur pourri. L'image de Marie s'est écartée de son environnement biblique et est devenue une image centrale de dévotion.

 

Rêves, visions et visitations

Les croisades ont pourvu une opportunité pour le mélange du Christianisme avec le folklore populaire, le mysticisme et le paganisme ce qui a produit toute une variété de phénomènes religieux. Ceci fut exacerbé par les conditions difficiles éprouvées par les croisés durant leur marche vers le Saint Sépulcre. Les effets de la faim, de la chaleur et de la fatigue dûs aux batailles ont aussi ajouté au potentiel pour des hallucinations ou des activités démoniaques. Il n'y a aucun doute que parmi les armées croisées se trouvaient des gens qui avaient une dévotion authentique envers Christ et essayaient de réussir leur vie chrétienne de la façon qu'ils entendaient. Le manque d'alphabétisation et l'inaccessibilité des Écritures aux masses les ont rendu plus vulnérables à être trompés ou manipulés spirituellement. Les rêves, les visions et les visitations, doit-on conclure, ne sont pas de provenance chrétienne ou si peu, selon notre compréhension moderne du Christianisme.

 

(The Cross became a sword)

Fred Wright - 1995

Traduction Yvan Rheault

Le temps des croisades

 

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